Le lancement d'un nouveau numéro d'urgence pour signaler les maltraitances animales, le 3677, a été accueilli avec une satisfaction mesurée par les associations de protection animale des Alpes-Maritimes. Bien qu'elles reconnaissent les avancées apportées par cette initiative, des préoccupations subsistent quant à la capacité des refuges, déjà surchargés, à prendre en charge les animaux secourus.
Le 3677, ligne ouverte 365 jours par an, permet de signaler facilement et rapidement tout acte de maltraitance envers un animal. Mis en service ce lundi par le Conseil national de protection animale (CNPA), ce numéro d'urgence est une réponse à une attente de plusieurs décennies des associations azuréennes. Anne-Marie David, directrice de l'Arpa (Alliance pour le respect et la protection des animaux), exprime sa satisfaction : « Je suis ravie et contente, j'ai l'impression que les choses bougent enfin. »
Anne-Marie David, active depuis 38 ans dans la protection animale, se souvient des débuts difficiles : « Au commissariat, je passais pour une Ayatollah de la protection animale. » Aujourd'hui, elle se réjouit que les choses changent : « Ce numéro permet d'impliquer tous les citoyens. La maltraitance animale doit être le souci de tout un chacun. » Les appels anonymes, une option offerte par ce service, peuvent encourager davantage de personnes à signaler des abus sans craindre de représailles.
Cependant, le lancement de ce numéro soulève une problématique majeure : la saturation des refuges. « Avec ce numéro 3677, le nombre de signalements va augmenter. Mais où mettre les animaux que l'on récupère en urgence quand les refuges sont déjà pleins ? » s'interroge Anne-Marie David. À l'Arpa, elle reçoit jusqu'à 20 appels par semaine et gère la majorité des cas seule. « Cela ne règle qu'une partie du problème et pose de nouvelles questions. »
Seules six personnes, basées à Paris, seront chargées de répondre aux appels pour toute la France, de 9h à 19h en semaine et de 10h à 17h les week-ends. Cette centralisation pourrait poser des défis logistiques, notamment en termes de rapidité d'intervention et de coordination avec les refuges locaux.
Le président du CNPA, Loïc Dombreval, ancien député de la majorité présidentielle des Alpes-Maritimes, sera l'invité de France Bleu Azur ce mardi 25 juin à 7h45. Il discutera de l'efficacité de ce nouveau dispositif pour lutter contre la maltraitance animale. Les auditeurs sont invités à partager leurs opinions et questions en appelant le 04.93.82.03.04.
Cette initiative, bien que prometteuse, devra s'accompagner de solutions concrètes pour améliorer la capacité d'accueil et la gestion des refuges afin de répondre efficacement aux besoins croissants en matière de protection animale.
